lundi, avril 02, 2007

Quel modèle économique pour la recherche locale communautaire?

Christophe Camborde, Président d'Agematis vient de publier une analyse de l'engouement pour les nouveaux services web 2.0. L'auteur s'interroge sur les modèles économiques qui entourent ces nouveaux projets. Il soulève notamment la "question" de la gratuité de ces services. Il résume très bien la nouvelle problématique du web 2.0 "le bénéfice client d'abord et la valeur ajoutée ensuite, après ou jamais".

Cette phrase résume assez bien le manque de visibilité qui accompagne souvent le démarrage de ces multiples services innovants, générateurs de trafic mais pas forcément de "cash".
Face à cet enjeu, l'auteur met en avant plusieurs sources de revenus :

- La publicité, bien évidemment, sur laquelle repose bon nombre de stratégies. Mais comme le dit très justement Michel de Guilhermier "Si on additionne tous les espoirs de revenus liés à la publicité des start-ups du web 2.0, on doit sûrement aboutir à 100 fois le marché de la publicité en ligne. Il n'y en aura donc pas pour tout le monde ! La publicité en ligne est un marché important, en forte croissance, mais il est limité."

- Les services en marque blanche : cela consiste à revendre son service à une autre entreprise. Mais dans ce cas, la question est de savoir si mon service peut être réellement être exploité par une autre entreprise et si je ne risque pas d'en perdre sa maîtrise globale et sa valeur ajoutée.

- La mise en place d'un système mixte payant/gratuit : l'Internaute aura accès gratuitement au service "basique" mais il devra payer (forfait, abonnement...) pour bénéficier de l'ensemble des prestations. C'est par exemple le modèle des réseaux professionnels type Viadeo.

il est utile d'appliquer ces différentes solutions au cas spécifique de la recherche locale communautaire. En effet, nombre de services viennent d'être lancés (j'en ai parlé ici et ici) et il va être intéressant de voir comment ces derniers vont pouvoir rentabiliser leurs projets. Si la demande vis à vis de ce type de service semble réelle, il apparait plus difficile de définir une source de revenus précise et durable.

Tout d'abord, la publicité peut être ici aussi une grosse source de rémunération. En effet,la possibilité d'y diffuser des publicités ciblées (géographiques, centres d'intérêt...) offrent de réelles perspectives de revenus.
La vente de ces espaces pub (et de couponing par exemple) peut réellement intéresser, comme l'explique Daniel Gergès, les petits commerçants/artisans/prestataires de services locaux. Ils vont pouvoir toucher une clientèle potentielle beaucoup plus large que celle habituelle et déjà intéressée (puisque elle a elle-même fait la démarche de recherche). Reste à définir le coût de ces espaces, sachant que les petits commerçants ne sont peut-être pas prêts à investir de gros budgets dans de telles opérations. Mais, l'élément fondamental est de réussir à vaincre les réticences que les professionnels pourraient avoir face leur exposition aux avis (parfois négatifs) des Internautes.
Seront-ils prêts à payer des espaces publicitaires sur des sites publiant parfois des critiques sur leur propre activité.

Quoiqu'il en soit, la première des choses pour tous ces nouveaux services est d'atteindre une taille assez importante (avis, services et commerces répertoriés...) pour que le visiteur y trouve un réel intérêt. Pour attirer les contributeurs, il est indispensable de se différencier en offrant un maximum de fonctionnalités facilitant et enrichissant la recherche. La simple publication d'avis n'ai sans doute pas suffisante. Dans ce sens, je trouve que Voozici se démarque un peu. Malgré une ouverture très récente (février 2007), le site propose déjà un Mashup Google Earth permettant de visualiser l'adresse recherchée, une blogbox (outil générant une carte de ses endroits préférés pour son propre blog ou site).

Pour ce qui est de la possibilité d'associer services gratuits et payants, cette solution semble plus difficile. En effet, l'Internaute vient avant tout chercher une adresse, un avis et il est quasi impossible de faire payer le visiteur pour y avoir accès. Les possibilités de rémunération pour ces services semblent vraiment se trouver du côté des commerçants. Plutôt que de rester simple spectateur, il serait vraiment pertinent de les impliquer dans le développement du service. Cityvox propose par exemple un espace personnalisable par les professionnels afin de présenter leur établissement et activité : offre, promos, horaires...Ainsi, ils deviennent des véritables acteurs de leur propre visibilité.
Mesmagasins.com va encore plus loin dans cette démarche en proposant aux professionnels de créer leur propre vitrine sur le site. Ainsi chacun dispose d'un espace où il peut détailler son activité, insérer des visuels, annoncer des évènements. Il peut lui-même gérer les mises à jour de sa vitrine. Mesmagasins.com permet ainsi aux petits commerçants de se doter d'un véritable outil on-line avec des investissements beaucoup moins lourd que pour la mise en place d'un "véritable" site internet.

S'il est assez difficile d'envisager de faire payer les Internautes, les sources de revenus pour ces nouveaux services semblent donc plus être du côté des professionnels (commerçants, artisans, services...).
Pour ces derniers, prendre le risque d'être exposer aux critiques des clients, peut être un réel facteur de différenciation.

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